4-In Memoriam-Août 2013-Colonel Jean Claude ROULEAU

Hommages rendus par le Général Alain ROCHE au colonel Jean-Claude ROULLEAU.

Nous sommes réunis aujourd’hui pour rendre hommage à un homme de grande valeur, le colonel Jean-Claude ROULLEAU. Il nous a quittés à l’âge de 77 ans.

Sachez Madame ROULLEAU que le général SERPOLLET, Président de la Section de la Société des Membres de la Légion d’honneur de la Drôme, s’associe à votre douleur. Retenu par d’autres obligations il m’a prié de vous transmettre ses condoléances les plus attristées en regrettant de ne pas être à vos côtés ce matin.

Nous avions convenu de nous rencontrer prochainement, le destin en a décidé autrement.

Le déroulement de sa carrière est un bel exemple non seulement pour sa famille et ses petits enfants en particulier mais aussi pour nous tous qui mesurons pleinement les vraies valeurs humaines qui l’animaient.

A 20 ans en 1956, il est appelé sous les drapeaux. Il vient de trouver sa vocation pour vivre sa passion.

Il effectue un premier séjour à la base école des Troupes Aéroportées à Pau de 1956 à 1957

A l’issue il rejoint une section de combat en Algérie au sein du 9è Régiment de Chasseurs Parachutistes. Son engagement va durer près de quatre années au cours desquelles il se révèle être un chef émérite et courageux

 Il a l’honneur de servir sous les ordres du capitaine Barrès, le petit fils de Maurice Barrès, décédé au combat à la tête de sa compagnie.

 Le 21 Juillet 1959 il est cité à l’ordre de la division. « Sous-chef de groupe, a participé à toutes les opérations de son unité depuis le 16 octobre 1957 et n’a cessé de faire preuve d’une énergie et d’un courage remarquables. S’est particulièrement distingué le 26 Mai 1959, lors des combats dans le Djebel Harraba dans l’Est constantinois où il a pleinement montré ses brillantes qualités de chef et de combattant. A assuré sa mission de liaison avec les éléments blindés sous un feu nourri de rebelles. A par ailleurs entraîné ses hommes à différentes reprises à l’assaut de l’ennemi replié dans des positions difficilement accessibles, pour le vaincre in fine ».

 Le 1^er Octobre 1960, il reçoit sa deuxième citation à l’Ordre de la Brigade. « Excellent sous-officier parachutiste, s’est toujours distingué par son énergie et son courage dans la bataille. Son engagement a permis de mettre hors de combat dans le nord constantinois plusieurs rebelles au cours de l’automne et de l’hiver 59/60 ».Quatre ans après son intégration au sein de l’armée, il est promu sergent-chef en 1962.

Volontaire, Jean-Claude décide d’embrasser la carrière d’officier. Il rejoint tout d’abord l’Ecole Militaire de Strasbourg puis l’Ecole Militaire Inter Armes (1ère promotion) à Coetquidan (1962 - 1963 : Promotion Serment de KOUFRA)

 et enfin Saint Maixent. Il est nommé sous-lieutenant en 1962. Quel beau parcours après six années depuis son entrée dans l’armée !

De 1963 à 1966, il sert au sein du 1^er Régiment de Chasseurs Parachutistes à Pau. Il devient lieutenant en 1964. Jean-Claude et son épouse Babette ont le grand bonheur d’accueillir au sein de leur foyer leurs jumeaux Christophe et Frédéric.

De 1966 à 1970, le lieutenant Jean-Claude ROULLEAU retrouve St Maixent à l’Ecole Nationale des Sous Officiers d’Active. Il est alors chef de section d’élèves sous-officiers et commandant de compagnie. Il devient Capitaine en 1969.

Après ces quatre années, il réintègre le 1er Régiment de Chasseurs Parachutistes aux postes d’Adjoint au commandant d’unité et Commandant de compagnie de soutien. Christophe et Frédéric peuvent alors admirer le sourire de leur petite sœur Virginie.

La famille effectue un nouveau séjour de 1973 à 76, à l’Ecole Nationale des Sous Officiers d’Active de Saint Maixent l’Ecole, puis retourne une dernière fois à Pau de 1976 à 79 à l’Ecole des Troupes Aéroportées.

Il est promu Commandant en 1977 et reçoit la Croix de la Légion d’Honneur en 1978. Tous les enfants, étant nés à Pau, certains avaient imaginé la naissance d’un quatrième bambin lors de cette nouvelle mutation dans cette ville. Mais la famille avait atteint son plein épanouissement : pas d’enfant cette fois.

Il est promu Commandant en 1977 et reçoit la Croix de la Légion d’Honneur en 1978. Tous les enfants, étant nés à Pau, certains avaient imaginé la naissance d’un quatrième bambin lors de cette nouvelle mutation dans cette ville. Mais la famille avait atteint son plein épanouissement : pas d’enfant cette fois.

En 1979, il rejoint le Centre d’Entraînement Commando de Pont St Vincent comme Directeur de l’Instruction.

Jean-Claude est promu lieutenant-colonel en 1981. La même année, il devient Officier parachutiste Régional à Lille à l’Etat Major du 3è Corps d’armée, 2è Région Militaire.

En 1985, le lieutenant-colonel Jean-Claude ROULLEAU voit le couronnement de sa carrière en devenant Chef de Corps au CNIP, le Centre National d’Instruction Parachutiste à Orléans-Bricy  et reçoit les galons de colonel, lui qui avait quitté sa famille quelques années plus tôt avec uniquement 20 francs en poche : quelle belle réussite !

De 1987 à fin 1988, il termine sa carrière comme Délégué Militaire Départemental à Mont de Marsan. A présent les jumeaux volent de leurs propres ailes et ont créé leurs propres tribus. Jean Claude, ce mot « tribu », vous l’affectionniez. Il était le reflet de l’amour que vous portiez à votre famille.

A l’issue de cette mutation dans les Landes, le colonel Jean-Claude ROULLEAU fait le choix de quitter l’armée. Pendant un an, il se remet courageusement en cause, envoie des CV, passe des entretiens pour être retenu in fine au poste de Directeur de Clinique de Montélimar. La famille découvre ce beau département qu’est la Drôme et s’installe à ST-Marcel-lès-Sauzet dans un petit paradis surplombant la plaine. A la Clinique, il découvre un monde nouveau et un environnement essentiellement féminin. Son expérience et ses qualités lui permettent de mener à bien la fusion de deux cliniques et un doublement de la capacité d’accueil. Il exerce cette fonction de directeur pendant 10 années jusqu’en 1999.

Mais votre engagement personnel, mon colonel, ne prend pas fin pour autant. Vous  assurez pendant trois années la présidence du Comité de la Légion d’honneur de Montélimar que j’ai l’honneur de présider aujourd’hui. Nous nous étions rencontrés en 1999, chez vous avec mon père, ancien porte-drapeau. Vous m’aviez dit alors « J’aimerais bien que vous preniez un jour ma succession ».

 Mon colonel, vous avez au cours de votre présidence conduit une œuvre remarquable : la Commémoration du Bicentenaire de l’Ordre de la Légion d’honneur, le résultat de près d’une année de préparation par une équipe composée de membres du Comité, épouses, amis et personnel de la Mairie de Montélimar

Personne ne peut oublier la Marseillaise chantée au théâtre de Montélimar par 350 personnes peu avant le discours inaugural par le Maire de la ville Monsieur Franck Reynier. Chacun a encore en mémoire, la conférence sur l’Ordre de la Légion d’honneur, l’exposition, la conférence de Presse, les émissions radio, les articles de presse, les interventions auprès des établissements scolaires, le voyage du Bicentenaire. Merci pour ce que vous avez fait, merci également à votre épouse qui vous a soutenu et aidé tout au long de cette préparation. Vos amis de la Légion d’honneur sont venus nombreux pour vous dire au revoir et vous rendre hommage.

Au fil des ans, la tribu s’est agrandie. Vos enfants vous ont donné ainsi qu’à votre épouse Babette le bonheur d’avoir 8 petits-enfants. Vous pouvez en être fier. Vous laissez une famille magnifique, soudée qui portera toujours très haut les valeurs que vous lui avez transmises.

Madame ROULLEAU, Babette, Virginie, Christophe, Frédéric, les 8 petits-enfants, toute votre famille, vos proches, nous tous, nous pouvons être fiers de ce qu’a réalisé le colonel Jean-Claude ROULLEAU, votre époux, votre père, votre grand-père, notre ami. C’était un homme volontaire, possédant de belles valeurs humaines qui peuvent être les guides de chacun d’entre nous. Il était chevalier de la Légion d’honneur, officier de l’ordre national du Mérite, porteur de deux citations, détenteur de la Croix du combattant volontaire.

Au revoir Monsieur le Président, au revoir mon colonel.

SAINT-MARCEL-Lès-SAUZET  le 19 Août 2013.